Politique d'acquisition
Dès 1976, la réalisation du musée est assistée par un réseau scolaire volontaire qui a permis le sauvetage d’objets du quotidien appelés à témoigner dans un musée qui se voulait libéré du culte de l’objet. Cette collecte participative traduit la volonté d’équiper le Parc d’un lieu d'activités culturelles et d'expérimentation sociale, un miroir tendu à la population locale avant tout.
Les enfants des écoles de Camargue ont été associés à la collecte par le biais d’un jeu de reconnaissance des objets (mourau, seden, etc.) afin de repérer les collections familiales.
Les achats auprès de particuliers acteurs du territoire : la selle de gardian est celle de Jacques Espelly, les cuissardes ont été achetées par Marcel Mailhan chez un antiquaire, Jean-Claude Duclos a acheté la corne gravée (volée en 1992) sur le marché à la brocante d’Arles pour un montant de 100 francs. L’étagère à casiers destinée au rangement des objets personnels des ouvriers du mas a été difficile à trouver aussi, le meuble a été fabriqué à partir d’un modèle de tirette acheté à la famille Rollin. Afin de compléter le récit, le musée d’archéologie d’Arles et le Museon Arlaten ont complété par quelques dépôts.
Les 560 objets collectés ont permis l’ouverture du musée et l’illustration du récit composé par Jean-Claude Duclos et Georges Henri Rivière pour la version 1 du Musée Camarguais.
Depuis 1980, 8 305 objets sont venus augmenter la collection.
En 1983, la collection photographique de Carle Naudot comptant 1883 plaques de verre photographiques est donnée par sa fille au Parc Naturel Régional de Camargue. En 1977, le Parc avait publié l’ouvrage encyclopédique du photographe intitulé « Camargue et gardians » avec la Société d’ethnographie française. Le travail de fourmi réalisé par Carle Naudot durant les années où il a partagé la vie des gens de Camargue de 1902 à 1948 réunit les images témoins d’instants, de savoir-faire, d’usages, de techniques et du quotidien du groupe humain au sein duquel il vit, à Salin-de-Giraud.