Dès leur origine, les écomusées ont questionné les activités humaines et leur rapport à l’art .
Depuis 2009, le projet scientifique et culturel (PSC) du Musée de la Camargue a appréhendé les cultures populaires de l’intérieur, en y participant et en en renouvelant les formes.
C’est par le don de seize figurines de Sara réalisées par un collectif d’artistes dont Hervé di Rosa, Marie Hugo, Vincent Bioulès, Christian Lacroix, Formica, ou encore Claude Viallat, à l’initiative d’Hélène Arnal, que s’instaure un dialogue entre les plasticiens contemporains et le patrimoine culturel local.
Le Musée de la Camargue saisit cette opportunité pour mener une politique d’acquisition orientée vers « l’Art populaire contemporain » inspiré par l’identité du territoire qu’il représente. Cette orientation s’appuie depuis sur trois axes « Arts, Nature et Société », au regard de trois temps : passé, présent et avenir. C'est ce que l'exposition permanente « Le fil de l’eau, le fil du temps en Camargue » s’emploie à illustrer depuis 2013.
Des productions d’artistes reconnus, ou pas, sont introduites dans l’exposition pour offrir une lecture sensible, poétique et artistique du territoire du Parc. Par exemple, en 2018, dans le cadre de l’exposition temporaire « Mères, Maries, Marais, écologie d’un mythe », Frédérique Nalbandian réalise cinq madones représentant les saintes Salomé, Jacobé, Madeleine, Marthe et Sara en savon de Marseille. Elles évoquent le caractère sacré du féminin en Camargue. Leur matière renvoie à la soude produite en Camargue pour les savonniers de Marseille, ainsi qu’aux tanto, ces femmes lavandières et cuisinières au service des ouvriers des mas, ou encore aux blanchisseuses du Château d’Avignon ou aux lavandières du Rhône. Outre l’enrichissement des collections du musée, ces œuvres dialoguent avec les collections de l’exposition permanente et produisent de nouveaux récits.