Amateur éclairé aux multiples talents, esprit ouvert et généreux, Gaston Bouzanquet naît le 24 avril 1866 à Vauvert, dans le Gard, au sein d’une vieille famille de propriétaires viticulteurs. Le phylloxera pousse ses parents à quitter la région, et à s’installer à Paris, où il rencontrera des méridionaux influents : Jules Charles-Roux, « le grand Marseillais de Paris », député des Bouches-du-Rhône, industriel, armateur, écrivain, défenseur de l’identité provençale et du Félibrige. Par son intermédiaire, il rencontre Frédéric Mistral et Jeanne de Flandreysy, qui se partage entre le journalisme, son salon parisien, la Provence, et collabore à de nombreux ouvrages sur l’histoire et les monuments du Midi.
Il se lie d’amitié avec Folco de Baroncelli, nouvellement installé aux Saintes-Maries-de-la-Mer, et dont les taureaux transhument dans les prés du Cailar et devient membre de la Nacioun Gardiano.
Dès lors et jusqu’à la fin de sa vie, Gaston Bouzanquet ne se sépare plus de sa chambre photographique et de la petite mallette où il classe ses plaques et ses visionneuses. Ainsi, il réunit un fonds photographique témoin de ses nombreuses passions, outre la Camargue : les voyages, la viticulture, la corrida, la chasse à la macreuse, les courses hippiques, le patrimoine bâti, la famille et les amis. A l’occasion de la Fèsto Vierginenco d’Arles et de la Sainte Estelle du Félibrige d’Aix qui se déroulent en 1913, il rencontre Carle Naudot, photographe employé de Solvay à Salin de Giraud et se lie d’amitié avec lui. Ils échangeront quelques photographies et G. Bouzanquet rendra visite à Carle Naudot à Salin de Giraud. « Cette ardente nature”, selon l’expression de sa fille, s’éteint brusquement, à Nîmes, le 16 janvier 1937.
Aujourd’hui réunies au Musée de la Camargue, les collections Naudot et Bouzanquet constituent un fonds documentaire extraordinaire, témoins d’un territoire en mutation et de sa médiatisation à laquelle la photographie contribue largement.