Historique du Musée de la Camargue

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En 1973, la Fondation du Parc naturel régional de Camargue acquiert des terrains et des bâtiments au Mas du Pont de Rousty pour y installer le siège administratif du Parc. En 1978, celui qui s'appelait à l'époque le "Musée Camarguais" ouvre ses portes dans la bergerie du mas. Dès l'année suivante, il obtient le Prix européen des musées qui récompense sa scénographie.

Touché par deux fois lors des inondations de 1993 et 1994, le musée doit fermer durant un an pour concevoir un projet de rénovation. En 2003, le musée change de nom et obtient le label "Musée de France". Il est décerné à des musées agréés par l’État et qui bénéficient prioritairement de son aide. Il peut être accordée à des musées appartenant à l'État, ou à une autre personne morale de droit public ou à une personne de droit privé à but non lucratif. Le Musée de la Camargue est depuis lors géré par le Syndicat Mixte de gestion du Parc naturel régional de Camargue.

Entièrement rénovée en 2013, son exposition permanente intitulée Le fil de l'eau, le fil du temps en Camargue permet de découvrir l'histoire de l'île de Camargue et du delta du Rhône. Pour "Marseille-Provence 2013 capitale européenne de la culture", l'artiste japonais Tadashi Kawamata et un groupe d'étudiants en architecture et paysage ont réalisé un belvédère intitulé Horizons. Cette œuvre de bois permet de s'élever pour contempler le paysage agricole du mas. 

En 2019, le Musée de la Camargue s’est agrandi pour offrir un accueil plus vaste à ses visiteurs et des expositions temporaires toute l’année. L’architecture de l'extension est conçue par l’atelier marseillais de Philippe Donjerkovic, architecte du patrimoine. Sa forme de barge évoque le littoral du delta du Rhône, comme sa ceinture de ganivelles de bois utilisées pour maintenir les dunes de sable. Les pilotis qui portent la structure la surélèvent au-dessus du niveau de l’inondation qui a frappé le musée par deux fois dans les années 1990. À l’avenir, si l’inondation survient à nouveau, les collections du musée pourront y être réfugiées.

En 1966, lors d’une réunion initiée par la DATAR à Lurs-en-Provence, des experts d’horizons très divers réfléchissent au moyen de protéger des espaces "naturels" avec le concours de ceux qui les habitent. L’idée du musée comme un outil dont pourraient se doter les futurs Parcs naturels régionaux (PNR) émerge alors.

Ainsi, deux musées sont créés en 1968 et 1969, dans les PNR d’Armorique et des Landes de Gascogne, avec l’aide de Georges Henri Rivière, créateur et conservateur en chef du Musée national des arts et traditions populaires. Il va mettre au point un nouveau concept : l’écomusée.

Dès lors, les écomusées se développent sur tout le territoire dont beaucoup dans des Parcs naturels régionaux ou nationaux. Ces nouveaux établissements représentent en effet le complément idéal des espaces d’environnement préservé qu’ils contribuent à mettre en valeur et à faire connaître à des visiteurs de plus en plus nombreux.

En Camargue, le Parc naturel régional, créé en 1970, est très vite confronté au difficile problème de l’accueil des visiteurs. Comment établir un rapport véritable entre 8 500 Camarguais, d’une part, et plus d’un million de visiteurs par an, d’autre part ? Comment expliquer à ces derniers que la Camargue n’est pas l’espace naturel peuplé de flamants roses, de taureaux et de chevaux sauvages que beaucoup croient, mais une réalité complexe et fragile dans laquelle les activités humaines jouent un rôle capital ?

En 1973, il est décidé d’aménager un musée dans l’ancienne bergerie du Mas du Pont de Rousty récemment acquis par la Fondation du PNRC. Georges Henri Rivière conseille la programmation et suit chaque étape de la réalisation du "Musée camarguais". Dès 1977, les Camarguais sont associés au projet et participent à une grande collecte pour réunir les premières collections. 200 objets, soit les 2/3 de ceux qui figuraient au programme, furent donnés, fichés et indexés. Le tiers restant a fait l’objet d’achats.

© Jean Dieuzaide